Salammbô p21&22

Lone Sloane
Salammbô
Planche 21 et 22 (diptyque)
Histoire prépubliée dans Métal Hurlant du numéro 48 (01/02/1980) au 54 (01/08/1980)
En album ;
Tome 5
Premier album du cycle édité en 3 parties (Salammbô, Carthage, Mathô)
- Edition Humanoïdes Associés 10/1980 (Collection noire)
3 rééditions
- Intégrale Dargaud (Collection Omnibus) février 1989
2 rééditions

- Oeuvre exposée au Musée des Beaux-Arts de Rouen du 19 mai au 19 septembre 2021 dans le cadre de l’exposition SALAMMBÔ : FUREUR ! PASSION ! ELÉPHANTS ! afin de célébrer le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821- 1880)
https://mbarouen.fr/fr/expositions/salammbo-fureur-passion-elephants
- Planche reproduite dans le catalogue d’exposition Salammbô, Edition Gallimard, 10 juin 2021 (p228)
- Interview de Philippe Druillet dans le cadre de l’exposition
https://www.facebook.com/rmmrouen/videos/1749044631963527/ (dernière case de cette planche montrée 2mn 30s-2mn 40s)

Signée + cachet artiste

"Ô Salammbô, me voici...mon étoile...ma destinée...ma vie.." s’exprime Lone Sloane dans la dernière case, en effet comment mieux décrire l'objet de son désir?

TRES GRAND FORMAT (dit "Grand aigle") - une petite claque visuelle. Je ne pensais pas avoir une telle réaction de stupeur en regardant une planche. Il y a plusieurs clés de lecture avec des tiroirs en escabeau selon le temps que l'on passe à l'observer.

Les gouttieres en noir, les cases en quinconce, le milieu de page enluminé.. Comme l'écrit si bien Thierry Groensteen, Philippe Druillet a éclaté la mise en page traditionnelle au profit de grandes composition baroques.

Tout est un peu déroutant et en même temps d'une puissance et d'une lisibilité déconcertante.

WIKIPEDIA décrit ce cycle de la manière suivante; "En 1980, Druillet produit Salammbô, une trilogie inspirée par le roman éponyme de Gustave Flaubert. La trame mélange l'invention pure et le suivi fidèle du récit de Flaubert. En fait, à part l'introduction expliquant la présence de Lone Sloane sur le monde de Salammbô et la conclusion qui permet à Sloane de ne pas être totalement anéanti, toute l'histoire suit de près le livre originel, de longs passages étant même reproduits à la virgule près. Ici, Lone Sloane est fondu par Druillet dans le personnage de Mathô le barbare qui tente de détruire Carthage et de conquérir la princesse Salammbô, tentative qui donne lieu à des scènes de batailles imposantes sur double page, idéales pour que s'exprime pleinement le graphisme de Druillet. En fait, sur trois albums, l'auteur explore des registres différents et souvent novateurs, dans un style proche de la peinture. Plusieurs planches sont d'ailleurs reprises sur toile"

Résumé: Il fallut mille ans pour construire l'empire de l'étoile et mille ans furent nécessaires pour le détruire. En ces temps de la fin, seule la planète-mère, centre de l'étoile, coupée de l'empire respirait encore dans les flots de sang. A Carthage devenue république vivait Salammbo, beauté façonnée par les dieux, gardienne du voile sacrée de Tanit. Carthage, perle écarlate du monde de l'étoile, et Salammbo sa vierge sacré. Les textes disent que le glaive brûlant qui consuma la cité et dévasta l'empire vint du ciel par l'homme aux yeux de feu qui recouvrait le monde de l'étoile d'un océan de sang. Et la vierge divine succomba. Car c'était le temps où les barbares conquérants firent tomber les dieux de leur piédestal. La fin de l'empire... mille années océan du temps. Ecoutez... Ecoutez au loin monter vers nous le sourd grondement des armées en marche que rien ne pourra plus arrêter. O dieux, entendez notre plainte.

Quelques commentaires venant du site de l'auteur
http://www.druillet.com/index.php

Enki Bilal ".. Ce qui obsède, je redis le terme, c'est le sentiment qu'il donne à voir, à travers un futur paradoxal fait de grande références (Flaubert par exemple), la face sombre, désespérée, d'une âme humaine qui aurait traversé les contrées les plus extrême d'une archéologie totalement imaginaire.."
George Lucas "..Certains rêveurs vont plus loin, voilà tout, et leurs fantasmes les entraînent au confins de l'imaginaire, Philippe Druillet est de ceux-là... ses légendes barbares n'ont pas fini de me fasciner et je le considère comme un superbe illustrateur, doué d'une puissante vision créatrice.."
Jacques Attali ".. Aujourd'hui Druillet rencontre Flaubert et, comme lui, se sert de l'histoire pour méditer sur notre temps. Flaubert avait pris le prétexte de cette étrange guerre pour méditer sur la décadence des cultures, pour nous donner en contrepoint accès à la magie des mots. Druillet fait de même en renversant tout. La liberté change de camp, elle est chez les barbares. Le temps change de sens, c'est du futur que viennent les envahisseurs. En cela, il parle à notre temps.."
Hergé "..Vous donnez à la BD une dimension de plus, qui est peut-être "tout simplement" celle de l'onirisme ; qui est, en tout cas, sensationnelle. Et ne font pas moins sensation vos grandes images à la fois précises, minutieuses et fulgurantes, où tout fuse et explose dans une sorte de délire graphique. Goscinny rappelle que vous avez eu d'emblée vos fanatiques : combien je comprends ce fanatisme là !"

Grand Prix de la ville d'Angoulême 1988