Dans la collection de Laerte
Scalped - T8 Totem
Encre de Chine
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Commentaire
Scalped, T8 You Gotta Sin to Get Saved, encre de Chine
Scalped représente pour moi LA série noire graphique de ces dernières années. Et c'est aussi l'avis du très éclairé Fabien Nury.
De cette plongée poisseuse au cœur d'une tribu d'amers indiens ressort tout spécialement le fascinant personnage du chef Lincoln Red Crow, sorte de parrain Lakota local qui est parvenu sans d'état d'âme à concentrer le pouvoir économique, politique et judiciaire. Derrière son image de parrain sans scrupules se dessine progressivement une personnalité complexe non dénuée d'humanité (comme la disparition de Gina Bad Horse ou dans une moindre mesure celle de ses chiens le révéleront)
Le génie du scénariste Aaron est d'avoir ancré la série dans la culture amérindienne avec notamment la révélation par le voyant Catcher de l'animal Totem de chacun des protagonistes clés. Pour Red Crow, ce sera le Wapiti, une des sous-espèces du cerf. A part l’homme, seul le puma constitue une menace pour lui. Pour s’imposer par rapport à cet animal, il ne reste au wapiti que sa force et son endurance. La force du wapiti réside dans sa capacité à connaître exactement là où se situent ses limites et donc à faire toujours le meilleur usage de ses forces.
Le Totem de Red Crow est révélé à seulement deux reprises au long des 1200 pages de Scalped. Une première fois - à découvrir dans la galerie de Pot de Nutella - lors de la soirée d'ouverture du casino qui lance vraiment la série et une seconde fois ici alors qu'il va devoir faire un choix critique entre laisser mourir un sage indien qui lui barre la route ou sauver son ennemi. Et cela marque l'évolution de Red Crow qui a d'abord oublié ses racines au profit du pouvoir (avec le wapiti au sol et à côté) avant ensuite de se mettre à la hauteur de son lourd destin (qu'il porte alors debout)
J'aime cette planche de Guéra qui - comme Lynch - nous emmène de l'autre côté du miroir voir Red Crow enchaîné, pliant mais ne rompant pas, sous le poids de son destin totémique. Le cadrage de guingois de la vision vient alors encore renforcer sa dimension onirique par rapport à la verticale de la réalité pour la maison indienne ici visitée.
Scalped représente pour moi LA série noire graphique de ces dernières années. Et c'est aussi l'avis du très éclairé Fabien Nury.
De cette plongée poisseuse au cœur d'une tribu d'amers indiens ressort tout spécialement le fascinant personnage du chef Lincoln Red Crow, sorte de parrain Lakota local qui est parvenu sans d'état d'âme à concentrer le pouvoir économique, politique et judiciaire. Derrière son image de parrain sans scrupules se dessine progressivement une personnalité complexe non dénuée d'humanité (comme la disparition de Gina Bad Horse ou dans une moindre mesure celle de ses chiens le révéleront)
Le génie du scénariste Aaron est d'avoir ancré la série dans la culture amérindienne avec notamment la révélation par le voyant Catcher de l'animal Totem de chacun des protagonistes clés. Pour Red Crow, ce sera le Wapiti, une des sous-espèces du cerf. A part l’homme, seul le puma constitue une menace pour lui. Pour s’imposer par rapport à cet animal, il ne reste au wapiti que sa force et son endurance. La force du wapiti réside dans sa capacité à connaître exactement là où se situent ses limites et donc à faire toujours le meilleur usage de ses forces.
Le Totem de Red Crow est révélé à seulement deux reprises au long des 1200 pages de Scalped. Une première fois - à découvrir dans la galerie de Pot de Nutella - lors de la soirée d'ouverture du casino qui lance vraiment la série et une seconde fois ici alors qu'il va devoir faire un choix critique entre laisser mourir un sage indien qui lui barre la route ou sauver son ennemi. Et cela marque l'évolution de Red Crow qui a d'abord oublié ses racines au profit du pouvoir (avec le wapiti au sol et à côté) avant ensuite de se mettre à la hauteur de son lourd destin (qu'il porte alors debout)
J'aime cette planche de Guéra qui - comme Lynch - nous emmène de l'autre côté du miroir voir Red Crow enchaîné, pliant mais ne rompant pas, sous le poids de son destin totémique. Le cadrage de guingois de la vision vient alors encore renforcer sa dimension onirique par rapport à la verticale de la réalité pour la maison indienne ici visitée.
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A propos de R.M. Guéra
Rajko Milošević-Gera, qui signe Gera ou R.M. Guéra, est un auteur et dessinateur serbe de bande dessinée né à Belgrade. Il vit à Barcelone, en Espagne, depuis 1991.
Il fait ses débuts dans la bande dessinée en Yougoslavie en 1982 avec la série Elmer Jones (serbe Елмер Џонс), un western dans le style de Sergio Leone écrit par Dragan Savić. Par la suite, ils collaborent à nouveau sur Texas Riders (serbe Тексашки јахачи) en 1984.
Le travail de R.M. Guéra a été publié en Espagne, en France et aux États-Unis. Il travaille notamment sur la série Scalped chez Vertigo, écrite par Jason Aaron, ainsi que sur Le Lièvre de Mars, écrit par Patrick Cothias et publié chez Glénat.
Gera est un surnom enfantin, et ne dérive pas de son vrai nom. Il l'a modifié pour Guéra au début des années 1990, lorsqu'il s'est installé à Barcelone, pour l'adapter à la prononciation espagnole.
Il est le dessinateur de la bande dessinée adaptée du film de Quentin Tarantino, Django Unchained, publiée chez Vertigo et exposée à la galerie Chappe en 2013.
Il a reçu le prix « Polar'encontre » au Salon du Polar de Bon-Encontre (près d'Agen, Lot et Garonne) en février 2014 pour sa série Scalped.